Ce numéro a été coordonné par Pierre ROUSSEL
Ancien directeur de l’eau, membre du comité national de l’eau et du comité de bassin Loire-Bretagne
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Introduction de Pierre ROUSSEL
Eau et changement climatique :
quels défis et comment les relever ?
L’actualité nous rappelle régulièrement la diversité, l’importance, le poids politique, économique, passionnel, de ces questions : élévation du niveau de la mer, inondations, sécheresse, fonte de glaciers, élévation de la température de l’eau, pour ne citer que quelques phénomènes. Et cette liste est bien incomplète. Les conséquences seront innombrables et à très long terme, voire irréversibles, parfois dramatiques (disparition de pays due à l’élévation du niveau de la mer, réfugiés climatiques…), parfois « économiquement rentables » (ouverture de la navigation arctique…).
Encore ces conséquences ne concerneront-elles pas que l’homme, sa santé et son mode de vie. La biodiversité par exemple subira, elle aussi, de atteintes profondes, et pour certaines irrémédiables (disparition d’espèces).
Nous sommes confrontés à des défis immenses, à court, moyen et long terme. Comment lutter contre cette évolution ? comment s’y adapter, car on n’y échappera pas. Certains demandent une action au niveau mondial. C’est le cas pour tout ce qui concerne la lutte contre le réchauffement lui-même, et qui dépasse largement le domaine de l’eau (décarbonation de l’économie, mix énergétique). D’autres, notamment portant sur l’adaptation, peuvent, et doivent être abordés au niveau national, voire local, et concernent la politique de l’eau. Tous doivent être relevés, dès maintenant et dans la durée. Des décisions, même difficiles, doivent être prises et tenues avec détermination.
C’est maintenant un impératif pour tous.
En France, la ressource en eau douce se trouve dans les eaux de surface (cours d’eau, lacs) et dans les nappes d’eau souterraines. Un volume moyen de 210 milliards de m3 se renouvelle année après année sur le territoire métropolitain, apporté à la fois par les précipitations et par les fleuves et rivières arrivant des territoires voisins. Avec des prélèvements totalisant environ 31 milliards de m3, les besoins en eau semblent donc couverts à ces échelles de temps et d’espace. Cependant, les plus forts prélèvements d’eau ont lieu en été lorsque la disponibilité de la ressource est la plus faible, ce qui peut provoquer localement de fortes tensions sur cette ressource, ainsi que des pénuries temporaires (Bilan environnemental de la France, édition 2021).
Le plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, annoncé par le président de la République le 30 mars 2023, fournit les principaux éléments de cadrage pour la France, 53 mesures pour « s’adapter dès aujourd’hui et changer nos habitudes pour demain ». Il a été complété le 28 août par des annonces sur les simplifications administratives pour économiser l’eau et le 30 août par une décision sur l’utilisation des eaux usées.
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